La côte Ouest des USA vit en permanence dans la jouissance de l’instant présent, peut-être parce qu’elle a en permanence dans la tête l’image d’un hypothétique « Big One ». La patrie de figures très conservatrices telles que Nixon ou Reagan est paradoxalement aussi la source de mouvements parmi les plus progressistes de la planète. Même si la fièvre des « sixties » s’est calmée, la Californie reste à la pointe de l’Amérique libérale, avant-gardiste en matière d’environnement, de droits de l’homme et de la permissivité. Chacun vit comme il l’entend.
Au-delà du soleil, du sable et du surf, ses villes trépidantes, ses forêts primaires et ses montagnes altières composent un décor hypnotisant. Le théâtre d’une histoire en perpétuel mouvement depuis les premiers pétroglyphes indiens …
Autrefois composée de la totalité de la péninsule mexicaine (Baja California) et de terres appartenant aujourd’hui au Nevada, à l’Arizona, à l’Utah et au Wyoming (Alta California), la Californie n’en reste pas moins le 3ème Etat en termes de superficie.
La patrie des géants du cinéma
Peuplée de nombreuses tribus amérindiennes il y a des dizaines de milliers d’années, colonisée par les espagnols puis les Mexicains avant de connaître la Ruée vers l’Or, la Californie devint le 31ème État de l’Union le 9 septembre 1850.
Après plusieurs guerres, l’état a connu son développement le plus important durant la première partie du XXème siècle. Ouverture du canal de Panama en 1914, modernisation de l’agriculture, découverte du pétrole, implantation des trois géants du cinéma (MGM, Universal et Warner Brothers), gigantesques aménagements routiers, sont autant de facteurs qui ont bouleversé l’économie de la région.
Centre majeur de la haute technologie et du cinéma, destination touristique, lieu de vie d’un grand nombre de célébrités, la Californie a atteint son apogée dans les années 1980. Riche et célèbre, elle est aussi l’état américain le plus peuplé, ce qui en ferait la huitième puissance mondiale si elle était indépendante. Plus peuplé et plus puissant que la majorité des autres états américains, la Californie n’hésita d’ailleurs pas à s’opposer à la politique américaine lors de certaines guerres ou contre certains principes sociaux-culturels.
Dans le monde viticole, l’état s’est taillé une très belle réputation. Les vignes sont essentiellement cultivées dans la région du Wine Country, au nord de San Francisco, et notamment au cœur de la Napa Valley, devenue l’une des régions les plus prestigieuses. Sa production de très bonne qualité s’exporte de plus en plus. La pêche reste une activité dynamique en bord de mer et notamment à San Diego et San Francisco, tandis que la sylviculture est l’apanage des zones montagneuses. L’industrie occupe également une place de choix avec la production ou le traitement des produits chimiques et agro-alimentaires, des métaux, équipements de transport, industries lourdes (raffinage, chimie), automobile et textile. Plusieurs bases aéronavales de l’US Air Force sont installées sur les côtes, et la base Edwards, site d’atterrissage de la navette spatiale de la NASA, est lovée dans le désert de Mojave.
Un kaléidoscope de paysages
La Californie est tellement grande (plus petite que la France mais tout de même 400.000km² environ) qu’il est illusoire de vouloir l’explorer en un seul voyage. Elle est aussi tellement variée qu’il est préférable de faire des choix en fonction de ses goûts.
Los Angeles est de loin la plus grande ville et la plus dynamique avec sa collection d’autoroutes, de plages, de collines arides, de quartiers chics ou de musées de classe mondiale. Immense, parfois déconcertante, il lui faut du temps pour séduire et l’on n’y reste jamais assez longtemps pour l’apprécier à sa juste mesure.
Sa voisine grandissante du Sud, San Diego, colle parfaitement à l’image de la Californie idyllique avec ses plages et ses « blocks » historiques, qu’ils soient de l’époque coloniale espagnole, victorienne, ou empreints d’un charme des sixties tiré d’une chanson des Beach Boys. C’est aussi la porte du Mexique !
San Francisco complète ce brelan de villes reines. On l’oppose trop souvent à L.A. par facilité. Les deux villes sont pourtant comme l’eau et le feu ! Son site sublime, ses collines couvertes de maisons en bois ondulant vers l’océan, la baie barrée par ses ponts, de même que sa vie quotidienne bon enfant, donnent toujours des regrets au moment du retour. Au sud de la ville, la petite ville côtière d’Half Moon Bay longe la faille de San Andreas qu’il est possible d’aller observer.
La côte du Pacifique est exceptionnelle. Sur 1350 km de longueur sont éparpillés golfes, baies, caps et estuaires. La partie centrale entre L.A. et San Francisco est la plus fréquentée. La US Highway 101, accrochée aux falaises vertigineuses par des ponts gracieux, décor d’innombrables films, alterne avec forêts et vignobles, toute une série de villes et de villages charmants, souvent d’origine espagnole, comme Santa Barbara, San Luis Obispo, San Simeon, Santa Cruz, Carmel et Monterey, lieu de résidence d’écrivains et d’artistes.
Au nord de San Francisco, l’impression d’isolement prédomine. La côte, hachée par des rivières dévalant les Coast Ranges, est encore plus sauvage, abritant quelques pépites comme Mendocino ou Eureka, superbe port victorien et porte d’entrée de Redwood National Park. A Shaska Lake, il est possible de louer un « Houseboat » et d’y passer quelques jours en toute tranquillité.
L’intérieur de l’état est occupé en grande partie par l’immense Vallée Centrale, le grenier et le verger de l’Amérique. C’est dans cette région, sur la 17-Mile Drive que l’on trouvera le Cypress Point, l’un des plus beaux points de vue du Pacifique avec un cyprès perché sur les falaises. Les stations de ski de la High Sierra reçoivent parfois jusqu’à 10 mètres de neige ! Squaw Valley, ville olympique de 1960 située à proximité du Lac Tahoe, et Mammoth Mountain au cœur du Parc National de Yosemite, font partie des stations préférées des visiteurs. Les parcs nationaux de Yosemite, Sequoia et King’s Canyon qui constituent les portes d’entrée de la Sierra Nevada, sont ornés de cascades ou d’arbres multiséculaires gigantesques, tandis que le Lake Tahoe éblouit par sa couleur émeraude. Le célèbre sentier de randonnée Pacific Crest Trail (PCT) la traverse. C’est entre Sacramento et Yosemite que se trouve le Pays de l’Or, ponctué de petites villes minières tout droit sorties des westerns et devenues stations touristiques. Sans oublier les villes fantômes telles que Bodie, Calico ou Columbia.
Le sud de l’état est le royaume du désert, symbolisé par la Vallée de la Mort, par le désert de Mojave traversé par la Route 66, et aussi par les ombres fantastiques du Joshua Tree National Park, célèbre pour ses milliers de cactus et à proximité duquel verdoient les golfs ripolinés de la vallée de Palm Springs. Encore un paysage radicalement différent qui crée la surprise dans un état qui ne cesse d’émerveiller ses visiteurs.
-
The Golden State
-
Sacramento
-
Eureka !
-
09 septembre 1850
-
423.970 km²
-
39.557.045 habitants